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Interview Layticia AUDIBERT : la QVT n'est pas qu'une histoire de Management mais plutôt l'affaire de tous au sein de la structure.

8 minutes
Interview
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Bonjour, pouvez-vous nous parler de vous ?

Je suis la CEO et fondatrice de Gandee. Après un parcours en tant qu'avocate en droit des affaires internationale, puis directrice juridique dans une société d'asset management, j'ai lancée ma startup pour embarquer les entreprises dans la RSE via l'engagement solidaire et impacter positivement le monde.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre Entreprise ?

Gandee est la solution Saas – Solidarité as a service- qui permet aux entreprises et aux citoyens de s’engager et d’engager leur écosystème via des cagnottes digitales 100% au profit d’associations caritatives de confiance et un accompagnement au mécénat d’entreprise simplifié, clef en main et innovant permettant d'impliquer les collaborateurs et les clients.
Gandee apporte des solutions sécurisées accessibles à tous, en ligne avec les Objectifs de Développement Durable édictés par l’ONU.

QVT, bien-être au travail, les termes se confondent de plus en plus… Concrètement qu’est-ce que la QVT ?

La QVT est une démarche holistique, qui permet aux salariés de faire un travail de qualité dans de bonnes conditions et de répondre ainsi aux préoccupations économiques et sociales de l’entreprise.

Pourquoi est-il important aujourd’hui de mettre en place une démarche QVT ?

Parmi les nombreuses raison qui font que la QVT n'est pas une option, la démarche QVT est fondamentale à toute entreprise qui veut garder son attractivité vis-à-vis des talents, garder les talents existants, éviter l'absentéisme ou les risques psycho-sociaux, le turn-over... 
Aujourd'hui, après cette grande démission, l'on constate aussi une réelle quête de sens dans son travail.
Chez Gandee nous nous attachons à cette quête de sens. On sait que l’accomplissement est en haut de la pyramide de Maslow définissant les besoins humains, suivi par l’estime et l’appartenance. Plusieurs études ont montré que donner (à des associations, à des personnes dans le besoin) est bon pour le moral (et prévient de fait les burn out) et cela offre un fort sentiment d’accomplissement et d’estime de soi et des autres. Ces effets psychologiques positifs sont valables non seulement sur le plan individuel mais aussi sur le plan des entreprises. Le constat est flagrant : les salariés travaillant dans des entreprises pratiquant le mécénat sont souvent plus heureux et satisfaits au travail mais également plus engagés dans leur entreprise. Ils sont même deux fois plus nombreux que les autres à se dire très satisfaits de leur travail lorsqu’ils s’y impliquent personnellement (don sur salaire par exemple).

QVT, QVCT, Happiness Management, Management bienveillant, ... En fait, tout n'est-il pas qu'une histoire de Management ?

Je pense que la QVT n'est pas qu'une histoire de Management mais plutôt l'affaire de tous au sein de la structure. Chacun doit avoir la possibilité de s’exprimer et de mettre en place des choses pour améliorer la façon de travailler tous ensemble, d'un bout à l'autre de la chaine, en prenant en compte à la fois les les préoccupations de la direction, des salariés, des clients.

Pour quelles raisons une réflexion stratégique de la QVT dans une entreprise peut-elle nourrir la marque employeur et l’expérience collaborateur ?

Une réflexion stratégique de la QVT nourrit la marque employeur sur différents points : attractivité de la marque pour les talents et fidélisation des collaborateurs. Les collaborateurs sont les premiers ambassadeurs d'une entreprise et si ils s'y sentent mal, ils ne parleront pas positivement de leur entreprise. 
Chez Gandee, nous sommes convaincus que la philanthropie fait partie des critères qui améliorent la marque employeur, la QVT et la perception de l’entreprise par ses collaborateurs. 72% des salariés estiment ainsi que s’ils ont le choix, ils préfèrent travailler pour des entreprises qui soutiennent des causes sociales, environnementales ou des associations. 56 % des « digital native » sont en quête d’engagement dans leur vie professionnelle et privilégient des employeurs investis dans une démarche de générosité. Un moyen d’attirer et de conserver les talents !
Amélioration du sentiment de bien-être et de la performance des salariés sont constatées même lorsqu’ils ne participent pas directement au mécénat de l’entreprise : faire partie d’une entreprise généreuse contribue à améliorer l’engagement des salarié et leur productivité. En alignant les valeurs de l’entreprise au désir de philanthropie des salariés, l’engagement, la motivation et la productivité des salariés peuvent augmenter jusqu’à 30% ! Ils ressentent de la fierté, sont plus engagés émotionnellement, ont une image plus positive de leur entreprise et son plus enclin à parler positivement de leur employeur.

On parle de qualité de vie au travail, mais le travail s'est massivement immiscé chez nous, que ce soit avec le télétravail ou les outils de communication. Quels en sont les impacts et comment garder un bon équilibre ? 

Le télétravail a à la fois des effets bénéfiques prouvés (réduction du temps de trajet, temps de sommeils, moins de retard ou d'absentéisme...) mais également des effets négatifs (burn out, gestion du temps, isolement, motivation...). Pour moi, le bon équilibre est d'individualiser autant que possible la gestion du télétravail en prenant en compte les contraintes et personnalités de chacun pour trouver le bon dosage. Cela doit être à mon avis discuté, autant que possible, avec chaque manager pour chaque membre de son équipe plutôt que d'avoir une politique générale. 

Pensez-vous que le bien-être au travail devrait être une obligation légale au même titre que la santé ? 

Je pense que les aspects santé du bien être au travail (santé, risques psycho-sociaux, sécurité...) sont pris en compte par le législateur. Le bien être, en tant que tel, d'une personne va au-delà de sa vie professionnelle et je pense qu'il serait délicat voire dangereux de trop contraindre l'employeur : il y a risque de diminuer leur envie d'embaucher. Le bon sens est souvent plus efficace qu'une loi.

Comment voyez-vous l’avenir de la QVT ?

Je pense que l'avenir de la QVT est l'agilité. La QVT doit s'adapter aux nouveaux enjeux du travail en général, au télétravail, à la quête de sens dont nous parlions précédemment, au fait que les jeunes changent plus souvent d'entreprises et aux nouvelles technologies notamment. La QVT ne doit pas être gravée dans le marbre mais prendre au compte régulièrement les mouvances d'un monde qui change vite.

Un petit mot pour terminer ?

Merci !